Covid 19 en afrique mobiliser les artisans locaux pour la confection des masques barrières grâce à la normalisation

COVID-19 en Afrique: Mobiliser les artisans locaux pour la confection des masques barrières grâce à la normalisation

COVID-19 en Afrique: Mobiliser les artisans locaux pour la confection des masques barrières grâce à la normalisation.

Publié le : 05 Juin 2020

Pour rendre accessible la production de masques,certaines organisations ont rendu public des cahiers des charges de leur fabrication.C'est le cas du CHU de Lille en France qui a mis en téléchargement gratuit le cahier des charges de son masque "GARRIDOU" , un masque en tissu lavable et réutilisable destiné aux personnels hospitaliers. D'autres cahiers des charges de masques grand public sont aussi disponibles. Celui de l'Agence Française de Normalisation (AFNOR) est un bel exemple en la matière.
AFNOR SPEC S76-002, Masques barrières guide d'exigence minimales de méthodes d'essais de confection et d'usage.
 



 "AFNOR SPEC S76-002, Masques barrières guide d'exigences minimales de méthodes d'essais de confection et d'usage" est la référence de ce cahier des charges, produit à l'initiative de l'AFNOR, en cette période de confinement. Ce référentiel n’est pas encore homologué comme Norme France (NF).
La Norme Burkinabè, NBF-ST 002 :2020, Masquesbarrières Guide d'exigences minimales, de méthodes d'essais, de confection etd'usage.
 
Pouraller plus loin, avec un bon encadrement, nos artisans locauxafricains pourront même fabriquer des masques de type FFP2.
Dans le cadre de lutte contre la pandémie COVID-19, plusieurs initiatives prises par les acteurs sociaux et les populations, sont en cours dans les pays Africains. Ces initiatives vont de la fabrication artisanale de dispositifs de lavage des mains, de gel hydroalcoolique, de sas de décontamination, de masques barrières,aux appareils respiratoires.
Même si elles sont produites de manière artisanale, il ne faut pas perdre de vue que chaque solution doit répondre à certaines normes et exigences pour être efficaces, pour répondre aux besoins pour lesquels elles sont produites.Cela est tout aussi valable pour masques barrières grand public.
La fabrication des "masques barrières" ne doit pas déroger à certaines exigences de fabrication
Les "masques barrières" sont destinés en principe au grand public notamment les personnes saines ou asymptomatiques. Ils viennent en complément des gestes barrières édictés par les experts de la santé et ne remplacent pas les masques destinés aux personnels soignants, à savoir les masques filtrant de typeFFP2 et les masques anti projections de type chirurgical.
La fabrication des "masques barrières" ne doit pas déroger à certaines exigences de fabrication, même s'ils sont destinés au grand public avec des techniques de fabrication à portée de tous.
Dans un contexte où Plusieurs pays africains rendent obligatoire le port du masque , la question de sa disponibilité se pose. Sur un marché international où tous les pays se les arrachent, la production locale est sans aucun doute un levier qui permettra de combler ce gap. Dans le cadre des initiatives déjà entamées, les entrepreneurs locaux peuvent être mobilisés et encadrés pour produire massivement ce type de masques. C'est le cas d'un pays comme le Maroc qui a pu mobiliser un écosystème local pour arriver à produire aujourd’hui plus de 21 millions de masques par semaine.
Sur la forme le référentiel a la même structure que les normes ISO, Organisation Internationale de la Normalisation. Il se décompose en 9chapitres. Dans le fond , au chapitre 1: "domaines d'applications",les objectifs du référentiel sont énoncés comme suit: "Le présentdocument spécifie les exigences minimales de fabrication, de conception et deperformance, ainsi que les méthodes d’essai relatives aux masques barrières,éventuellement réutilisables, destinés à diminuer le facteur de risque detransmission générale de l’agent infectieux" Danscette partie du référentiel il est également stipulé que le portde ce type de masque "permet de constituer unebarrière de protection contre une éventuelle pénétration virale dans la zonebouche et nez de son utilisateur ou d’une personne se trouvant à proximité." En d'autres termes, ce type de masque lavable et réutilisable peut protéger contre levirus à l'origine du COVID-19. Le référentiel donne les indications sur lesexigences pour les matériaux à utiliser, le dimensionnement, les interactionsavec le milieu interne et externe, les tests de fiabilité et lestechniques de confection. En annexe, sont même fournis des patrons imprimablesde masques barrières de type « Bec de canard » et ceux « à plis »
Ce référentiel peut être adapté aucontexte des pays africains , pour favoriser la production d’unréférentiel ou d’une norme nationale de fabrication de masques grandpublic.  C’est lecas au Burkina Faso où ce référentiel de l’AFNOR est déjà adopté comme une Norme Nationale(NBF), NBF-ST 002 :2020 par l’Agence Burkinabé de Normalisation (ABNORM), homologuée par arrêté du ministère du commerce de l’industrie et del’artisanat. Cependant, pour le cas d’espèce au BurkinaFaso, un effort reste encore à faire dansla contextualisation du référentiel.
L’Afrique a toujours souffert de la critique de ne pas faire assezsouvent recours à son expertise locale, ses spécialistes locaux. Lespouvoirs publics africains ont ici une opportunité pour corriger le tir, surtoutdans un cas où le besoin ne nécessite pas de spécialistes pour êtresatisfait : La fabrication de manière industrielle en série ouartisanale des masques barrières.