Le capital immatériel, levier d'accélération de l'émergence économique des pays d'Afrique.
Publié le : 05 Juin 2020
Depuis les années 1960, période des indépendances, la plupart des économies africaines ont basé leur stratégie de développement essentiellement sur l’exportation des matières premières non transformées. Cette place dans la chaine de valeur mondiale a évolué ces dernières années grâce au secteur manufacturier qui ne représente pas toujours le stade de forte valeur ajoutée dans cette chaine de valeur.
Afin
de saisir l’opportunité que représente la chaine de valeur mondiale, certains
pays d’Afrique se sont lancés dans une politique d’industrialisation ces
dernières décennies. C’est le cas du
Maroc avec son Plan Emergence dans les années 2000 et le Plan d’Accélération Industriel
2014-2020. Ces stratégies ont permis au pays de développer des industries telles
que l’automobile, l’aéronautique, les énergies renouvelables, etc. Elles ont favorisé aujourd’hui une approche
nouvelle fondée sur la mise en place d’écosystèmes industriels. Le Maroc, comme
le souligne la Banque Mondiale, a réalisé ces quinze dernières années, des
avancées incontestables tant sur le plan économique et social, que sur celui
des libertés individuelles et des droits civiques et politiques.
Cependant, selon de nombreux rapports d’institutions
financières, le modèle actuel de développement du Maroc, basé principalement
sur l’investissement dans le capital fixe, a atteint un plafond de verre.
Selon ces mêmes sources, pour briser ce plafond de
verre et parvenir à un niveau élevé de croissance inclusive et de création
d’emplois, le Maroc doit investir dans le capital immatériel. Selon les estimations de la Banque
Mondiale, l’investissement dans le capital immatériel permettrait au Maroc
d’atteindre et de conserver pendant 25 ans, une croissance moyenne annuelle de
4,5%, ce qui lui permettrait de réduire considérablement l’écart
avec les pays d’Europe du sud.
Le capital immatériel comprend quatre composantes que sont les
institutions d’appui au marché, les institutions et services
publics, le capital humain et le capital social.
Trois
critères de mesures permettent d’apprécier l’investissement dans les
institutions d’appui au marché : l’allocation concurrentielle du
capital ; l’efficience du marché du travail ; et l’intégration
économique et financière internationale.
L’allocation
concurrentielle du capital consiste à allouer les ressources productives en
fonction de leurs meilleures utilisations. Il s’agit aussi d’appliquer des
règles de la concurrence et lutter contre les situations de rente, améliorer le
climat des affaires, développer le contenu local et instaurer une culture de
l’innovation au sein des entreprises. Le secteur privé doit ainsi bénéficier
par exemple de beaucoup plus de financement du secteur bancaire.
Permettre
l’efficience du marché de travail pour réduire le taux de chômage, implique un
assouplissement de la règlementation du travail, une baisse des coûts du
travail et une amélioration de la sécurité des travailleurs. Les politiques
actives de marché de travail (PAMT) doivent être plus efficaces, orientées
résultat et s’étendre vers les populations non qualifiées.
Pour
ce qui est de l’intégration économique et financière internationale, elle
consiste à améliorer la compétitivité du pays par des mesures favorisant la
baisse des coûts des facteurs de production et de logistique, par
l’amélioration de la qualité des biens et services à l’export, l’amélioration des
régimes d’investissement et la facilitation du commerce par la bonne
appréciation des barrières tarifaires et non tarifaires.
S’agissant
de l’investissement dans les institutions et services publics, il
implique que les institutions publiques assurent la fonction régalienne de
l’Etat qui est de garantir la justice, un état de droit, une administration
efficace, et un service public de qualité et accessible à tous.
Le capital humain, troisième composante du capital immatériel, renvoie
à l’éducation à travers : l’alphabétisation ; le nombre moyen d’année de
scolarisation ; l’adaptabilité du système éducatif ; la qualité de
l’enseignement ; la promotion des
compétences dites du 21è siècle (collaboration,
communication, habilité sociale et culturelle, citoyenneté, NTIC, créativité,
adaptabilité) ; la santé et la
petite enfance, comprise généralement entre zéro et sept ans, correspondant à
la période clé durant laquelle nombre de
changements irréversibles dans le développement de l’enfant en bas âge se
produisent,
Dernière
composante mais pas des moindres, le capital social qui est le
capital existant dans la relation entre individus au sein de la société. Il
renvoie aux libertés individuelles, aux relations homme et femme et à la
confiance interpersonnelle. A une échelle nationale, le manque de confiance
mutuelle entre les individus est un frein au développement des relations
commerciales.
Ces
trois composantes du capital immatériel peuvent être regroupées en trois
principales dimensions : les dimensions institutionnelle, humaine et
sociale.
Selon ces mêmes sources, pour briser ce plafond de verre et parvenir à un niveau élevé de croissance inclusive et de création d’emplois, le Maroc doit investir dans le capital immatériel. Selon les estimations de la Banque Mondiale, l’investissement dans le capital immatériel permettrait au Maroc d’atteindre et de conserver pendant 25 ans, une croissance moyenne annuelle de 4,5%, ce qui lui permettrait de réduire considérablement l’écart avec les pays d’Europe du sud.
Le capital immatériel comprend quatre composantes que sont les institutions d’appui au marché, les institutions et services publics, le capital humain et le capital social.
Permettre l’efficience du marché de travail pour réduire le taux de chômage, implique un assouplissement de la règlementation du travail, une baisse des coûts du travail et une amélioration de la sécurité des travailleurs. Les politiques actives de marché de travail (PAMT) doivent être plus efficaces, orientées résultat et s’étendre vers les populations non qualifiées.